mercredi 21 mars 2012

Le défi finlandais

Conférence jeudi 22 mars à Paris sur le nouvel ouvrage paru aux éditions Arnaud Franel: "Le défi finlandais".

Pour tous ceux qui s'interrogent sur les différents aspects de la société finlandaise, son système éducatif et son modèle économique.

Alain Bournazel, ancien élève de l'École Nationale d'Administration et directeur de la collection Éducation – formation – Ressources humaines aux éditions Arnaud Franel vient nous présenter son ouvrage Le Défi finlandais.

Malgré une situation qui semble plutôt défavorable : isolement géographique, quasi absence de ressources naturelles, indépendance récente, la Finlande a connu de nombreuses réussites dans la deuxième moitié du XXe siècle et présente aujourd'hui un visage moderne s'inscrivant dans la société de l'information et de la communication. Cette réussite est notamment perceptible dans les succès en matière d'éducation qui ont éveillé l'attention internationale sur le modèle finlandais.

Dans son étude, Alain Bournazel analyse rigoureusement les clefs de la réussite : réformes de l'éducation, de la formation, organisation économique et sociale, volonté de performance... sans toutefois oublier les lignes de faiblesse.

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mercredi 4 janvier 2012

~ 2012, l'Année Johannique ~

L’année 2012 est l’année Jeanne d’Arc, c’est-à-dire celle du six-centième anniversaire de sa naissance que la tradition – mais en la matière, la tradition fait référence - fixe au 6 janvier (jour de la fête des rois) 1412.

Ravagée par la guerre civile qui opposait alors Bourguignons et Armagnacs, la France courrait à sa perte. Trois ans plus tard, en 1415, l’armée du roi de France était sévèrement battue à Azincourt. En 1420, le traité de Troyes livrait le royaume de France au roi d’Angleterre. En 1428, les armées anglaises se préparaient à franchir la Loire pour s’emparer des derniers territoires qui restaient encore la possession du roi légitime, Charles VII.

Le salut vint d’où on ne l’attendait pas, de l’inimaginable, de l’impensable. La fille d’un laboureur aux marches de Lorraine, mue par une foi profonde et les commandements de créatures célestes, affirme qu’elle va libérer le royaume de France de l’occupation anglaise. Evidemment, on ne la croit pas. Elle insiste. On ne la croit toujours pas. Elle persiste, encore et encore. Et finalement, elle emporte la conviction. En quelques mois, un impressionnant chapelet de victoires vient renverser l’équilibre des forces dans le royaume de France. Faite prisonnière à Compiègne et condamnée au bûcher au terme d’un procès inique, Jeanne meurt à Rouen, en 1431, à l’âge de 19 ans. Mais comme elle l’avait annoncé, la France se libère enfin de toute occupation étrangère.

Les siècles se sont écoulés et l’épopée de Jeanne qui marqua notre Moyen Âge finissant paraît bien lointaine. Et pourtant Jeanne est toujours présente. Dans les églises bien sûr, mais aussi sur les places, dans les noms de rues ou d’institutions, dans les livres, au théâtre, au cinéma, dans les œuvres d’art, etc. Elle est la référence obligée des temps difficiles ; elle n’échappe pas à bien des tentatives de récupération.

Jeanne d’Arc est unique. Aucun personnage au monde ne ressemble à Jeanne d’Arc. Mais le monde nous envie Jeanne d’Arc. A travers les nombreuses manifestations qui tout au long de l’année 2012 scanderont la geste johannique, il sera possible de retrouver ce dont nous avons le plus besoin aujourd’hui : le courage, l’effort, la volonté et surtout la confiance en nous-mêmes.


jeudi 1 décembre 2011

Dédicace au Salon du Livre de Noël de Sarlat le 5 décembre 2011

Je dédicacerai mes livres sur Jeanne d'Arc au Salon du Livre, dimanche 5 décembre, à Sarlat.

Informations d'accès: http://www.aquitaineonline.com/details/540-salon-du-livre-de-noel-de-sarlat.html

A ne pas manquer samedi 3 décembre 2011

Participation au Colloque Jeanne d'Arc le 3 décembre à Paris


jeudi 10 novembre 2011

~ Le grand cirque de l'euro ~

Pour du grand spectacle, ce fut du grand spectacle. Sur les bords de notre Méditerranée, se côtoyant les dirigeants du G20 qui sont censés diriger la planète et les contre-manifestants venus du monde entier pour protester contre la finance internationale. Et au milieu de ce vaste forum, l’éternel malade de l’Union européenne, l’euro.

Ayons le courage de regarder la réalité en face. Si la Grèce qui ne représente qu’une part minime de la richesse de l’Europe est en mesure d’entrainer une grave crise de la monnaie européenne et de l’Union européenne elle-même, c’est que l’euro est malade, très malade. Cette monnaie porte en elle-même, sans pouvoir s’en défaire, les stigmates d’avoir été imposée par la bureaucratie européenne, sans la volonté des peuples. Il est d’ailleurs symptomatique que l’annonce d’un référendum en Grèce ait fait plonger l’ensemble des Bourses européennes dans une tempête. Et ce qui a été fait lors de ce dernier sommet apparaitra vite comme de menues diversions qui prolongent mais ne remettent pas en cause une agonie programmée.

Nous avons à l’intérieur de l’Union européenne, un groupe de pays comme le Royaume-Uni, le Danemark, la Suède qui ne font pas partie de la zone euro et qui finalement traversent la crise économique mondiale sans difficulté excessive. Et nous avons les pays de la zone euro qui, à l’exception notable de l’Allemagne, sont en crise quasi-permanente comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, et il s’en faut de peu que l’on soit obligé d’ajouter la France. Où est-il le temps où les « experts » de Bruxelles proclamaient sentencieusement que la livre britannique ne pourrait survivre longtemps en dehors de la zone euro ?

Nous sommes plongés dans la crise. L’argent est rare. Mais dès qu’il s’agit de sauver l’euro, l’argent coule en abondance. Ce n’est sans doute pas le meilleur service que l’on puisse rendre à l’Europe et à la Grèce. Est-il normal de réduire d’un trait de plume la moitié de la dette grecque auprès des institutions bancaires alors que l’on refuse cette faveur aux entreprises et aux ménages de France qui sont obligés de s’endetter par ces temps difficiles ? Ces milliards dépensés, on devrait dire dilapidés, permettront-ils de relancer l’économie grecque et de mettre fin à l’alanguissement de l’Europe ? Chacun sait qu’il n’en est rien. Alors qu’à travers le monde de nombreux pays émergents font preuve de leur dynamisme et de leur compétitivité, les pays européens décervelés par les chimères de quelques batteurs d’estrade roulent tranquillement sur la route du déclin.

mercredi 7 septembre 2011

~ L’EURO - L’IMPASSE ~

La crise économique et financière qui secoue le monde constitue un grave sujet de préoccupation. En effet « la crise » est le produit de plusieurs dérèglements qui conjuguent et amplifient leurs effets dévastateurs sur toutes les grandes économies du monde. Sans entrer dans tous les détails d’une mécanique complexe et diabolique, il convient de noter les points suivants :

* La légèreté de l’administration américaine au regard des financements internationaux. Forts de la domination du dollar dans le commerce international (aujourd’hui encore 60% des échanges internationaux sont libellés en dollars) les États-Unis se sont installés dans des déficits permanents qui ont engendré une gigantesque bulle financière internationale avec un risque permanent d’explosion. Deux événements ont souligné la gravité de la situation : la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, et la dégradation de la note des Etats-Unis, le 5 août 2011, par l’agence Standard and Poors qui met en lumière les zones de fragilité de la puissance américaine.

* En Europe. La situation n’est pas meilleure. Naguère les eurocrates nous rabâchaient que l’euro permettrait de faire pièce au dollar. Constatons aujourd’hui que l’euro se comporte aussi mal que dollar. L’euro repose sur une somme accumulée de mensonges ; il ne peut amener que des déceptions.

Plusieurs plans de sauvegarde ont tenté de sauver des économies européennes au bord de la faillite. Sans résultat. Ces plans de sauvetage apportent au mieux un répit mais n’apportent pas vraiment de solution. Pour une raison simple. Avec l’euro, il n’y a pas de solution. Obliger la Grèce et le Portugal à utiliser la même monnaie que l’Allemagne était une ânerie ; l’ânerie demeure.

Les eurocrates ont bien conscience que les difficultés sont devenues insolubles. Mais pour des raisons politiques, il faut prolonger le système, au moins jusqu’à l’élection présidentielle française, au printemps 2012. Alors on invente de nouvelles machines infernales, le fédéralisme monétaire européen, la mutualisation des dettes au niveau de l’Union européenne. En clair, puisque des pays européens sont dans l’incapacité de payer leurs dettes, que d’autres les prennent en charge. Quels autres ? Ce n’est certainement pas la France qui est fort endettée elle-même. Alors c’est évidemment l’Allemagne qui est pratiquement le seul pays de la zone euro à accumuler des excédents. Certains reprennent la vieille antienne l’Allemagne paiera. Il y a toutefois un hic. C’est que les Allemands ne veulent plus payer. Ils l’ont signifié avec force, le 4 septembre, où le parti de Mme Merkel a reçu une cinglante défaite en Poméranie, le fief de la Chancelière. L’Allemagne n’est pas seule dans cette affaire. La Finlande notamment exprime le même refus. La vérité c’est que le système est dans l’impasse. Face à cette situation les marchés financiers s’effondrent.

Il faut se débarrasser aujourd’hui des fausses solutions que l’on prolonge indéfiniment, qui ne règlent rien mais amplifient les crises. L’Union Européenne ne protège pas les citoyens mais favorise la montée en puissance de la pauvreté. Le plan de rigueur lancé par le gouvernement ne rétablira pas notre économie mais n’apportera rien d’autres qu’une augmentation des impôts, en laissant perpétuer des dépenses inutiles et des gaspillages insensés.

Une grande crise ne peut se résoudre que par de grandes remises en cause. Il ne faut pas se payer de mots ou de projets chimériques. Un monde s’écroule, celui du système monétaire international et de l’Union Européenne qui avec vanité se prenait pour le grand phare d’une nouvelle civilisation. Il faut revenir aux réalités, c'est-à-dire sortir de l’impasse de l’euro en rétablissant la responsabilité des Etats pour trouves des solutions adaptées à chaque pays. Que les hommes politiques assument désormais leur responsabilité ; c’est pour l’heure ce qui manque le plus à la France.

mardi 16 août 2011

~ La crise - La tentation du pire ~

Ce qu’on appelle communément la crise est en fait la conjonction de plusieurs crises qui éclatent simultanément en plusieurs points du globe. Avec des économies largement mondialisées, les crises s’entretiennent mutuellement, ce qui rend leur règlement plus difficile. Mais il faut savoir sérier les problèmes. Les Etats-Unis sont confrontés à un réel problème d’équilibre de leurs finances publiques (ce qui n’est pas nouveau). Mais l’économie américaine a suffisamment de ressources et le dollar reste malgré tout suffisamment fort pour que les Etats-Unis s’en sortent sans trop de difficultés.

Le problème de la zone euro est beaucoup plus préoccupant. Les pays de la zone – l’Allemagne mise à part – sont asphyxiés par des déficits publics de plus en plus difficiles à combler du fait que leur économie est complètement anémiée par l’euro. On constatera d’ailleurs que la crise financière en Europe frappe presque exclusivement les pays de la zone euro. Personne ne parle de crise pour la Suisse, le Danemark, la Suède, la Norvège qui ont conservé leur monnaie nationale. Cette réalité met à nu le bobard de l’euro qui devait nous apporter la stabilité et la croissance.

Si la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal n’étaient pas dans la zone euro, ils pourraient s’en sortir par une dévaluation qui leur permettrait de remettre leur économie à un niveau compétitif. Enfermés dans la zone euro, ils n’ont d’autres solutions que d’attendre une aide massive venant des autres pays de la zone. Mais cette aide fragilise les pays donateurs qui sont eux-mêmes fortement endettés ce qui est le cas de la France. La mutualisation des dettes au niveau européen que d’aucuns présentent comme le remède est en réalité la pire car elle ébranle l’ensemble. La faiblesse des uns devient la faiblesse de tous.

Pour empêcher cette fragilisation, les tenants de la cause européenne préconisent une politique de rigueur. Certes, il est souhaitable que les finances publiques soient en équilibre. Ce serait possible pour la France si elle mettait un terme au gaspillage insensé des deniers publics dilapidés par des opérations douteuses et des causes stupides. Mais la rigueur en soi n’est pas une solution car elle accroît des problèmes qui n’ont nullement besoin de l’être, en particulier celui du chômage.

Bref au lieu des interminables palabres, nous avons besoin aujourd’hui d’une politique de redressement national conduite avec vigueur. Le nouveau gouvernement qui a pris la direction des affaires au mois de juin en Finlande à la suite des dernières élections législatives a pris des mesures pour remettre en ordre les comptes publics. Le traitement des ministres a été réduit de 5%. Exemple à méditer.

dimanche 24 juillet 2011

~ L’EURO OU LE MENSONGE PERMANENT ~

Après le sommet de Bruxelles (21 juillet 2011)

Après les accords de Munich, Daladier était persuadé que la paix était sauvée. On prête au roi Louis XV cette réflexion désabusée : «La bonne machine (il parlait du gouvernement) durera bien autant que nous ». Ces deux phrases illustrent bien le grand spectacle que vient de nous administrer Bruxelles, qui tient à la fois de la farce italienne et de l’opéra bouffe.

Au delà du charabia des discours officiels, retenons l’essentiel :

* La Grèce qui a déjà reçu, en 2010, 110 milliards d’euros de crédits publics par l’Union européenne et le FMI, se voit attribuer un nouveau concours de 158 milliards d’euros dont 109 milliards sur crédits publics, le reste étant financé par le secteur privé. La durée des prêts est considérablement allongée puisqu’elle peut être portée à 30 ans.

* Malgré cette impressionnante injection de crédits, les dirigeants européens ne sont pas vraiment convaincus que la Grèce réussisse à s’en sortir. Aussi admettent-ils que ce pays puisse être en défaut de paiement. En revanche le défaut de paiement n’est accepté que pour la Grèce seule car les dirigeants européens ne veulent pas qu’il puisse s’étendre à d’autres pays en difficulté, comme le Portugal ou l’Espagne.

* Les Français doivent s’attendre à plus d’austérité.

Cette mascarade qui est devenue une spécialité des sommets de Bruxelles néglige volontairement deux points essentiels :

* Si la zone euro se trouve aujourd’hui dans cette position périlleuse, c’est que son fonctionnement est impossible. Pour des raisons politiques, les gouvernements ne veulent pas le reconnaître. Alors on répare le tacot pour le prolonger au moins jusqu’au printemps 2012 qui est l’horizon indépassable de la classe politique française.

* Si les politiques pensent que la Grèce est un cas exceptionnel et qu’il est possible d’éviter sa contagion à d’autres pays, ils se trompent lourdement. Par ses rigidités, l’euro est un facteur de crise permanent.

L’euro a été construit sur le mensonge ; il devait apporter la stabilité et la croissance. L’euro se prolonge sur le mensonge ; on ne peut pas conjurer la crise de l’euro car l’euro n’est pas viable.

jeudi 30 juin 2011

~ L'euro, les politiques, la rue ~

La Grèce n’en peut plus de vivre le roman noir de l’euro. Avec légèreté sans doute, elle a cru aux promesses de la monnaie unique. L’euro devait apporter la croissance, le plein emploi, la stabilité des prix, etc. Pour bénéficier de cette croissance qui devait irriguer la zone euro, la Grèce s’est endettée. Elle n’est pas la seule. Tous les pays de la zone euro dépassent le seuil d’endettement de 60%du PNB qui avait été fixé par le traité de Maastricht : France 88%, Portugal 91%, Irlande 114% et même la vertueuse Allemagne 80%. La Grèce bat les records avec 152%.

Pourtant il serait injuste d’accuser la Grèce de toutes les turpitudes. Si elle a emprunté, c’est qu’elle a trouvé des prêteurs, et l’euro,et le discours officiel sur l’euro furent des causes permissive de l’endettement que l’on reproche aujourd’hui. Dans l’intense matraquage publicitaire qui marqua le passage à la monnaie unique, jamais il ne fut dit par les tenants de l’euro que cette monnaie unique pouvait aussi engendrer des crises et que l’euro par sa rigidité compliquerait la situation des pays qui se trouveraient en difficulté.

Aujourd’hui la monnaie unique craque. Les Grecs sont épuisés par les mesures d’austérité : hausse des impôts, suppression de 25% des emplois publics, chômage galopant, réduction des salaires et des rémunérations. Mais toutes ces mesures draconiennes n’ont guère d’effet. Les plans de rigueur entretiennent la crise sans permettre d’en sortir. Quant à l’Allemagne qui tire avec l’euro des excédents substantiels, elle est excédée d’être le principal banquier des pays en difficulté.

Si la zone euro n’existait pas, il est peu probable aujourd’hui – à la lumière de l’expérience – que les gouvernements européens prendraient la responsabilité de la faire. La lâcheté politique de nos gouvernements interdit aujourd’hui de revenir sur une construction insensée mais de valeur emblématique. Finalement, l’avenir de l’euro ne se joue plus chez les politiques mais dans la rue.